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07/01/2015

J moins zéro

Voilà, ça y est , je viens d'acheter le dernier Houellebecq, celui dont tout le monde parle ces jours-ci, sans forcément l'avoir lu

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Je vais donc prendre le temps de le faire avant de vous donner ici un avis personnel. Mais, pour moi comme pour bon nombre de futurs lecteurs, il va être difficile d'effectuer cette lecture en faisant abstraction de tout ce qui aura été propagé sur les ondes avant ! Houellebecq doit bien rigoler… Ainsi qu'il le disait hier soir sur France2, il ne recherche pas la polémique, mais il l'assume.

Un des meilleurs exemples de ce déchaînement est la tentative d'interview par Patrick Cohen d'un Edwy Plenel déchaîné qui ne veut même pas le regarder dans les yeux. C'était dans C à vous sur France 5 hier soir. Plenel reproche entre autres aux médias de donner une tribune à Houellebecq. Il ne manquerait plus que cela, le boycott du plus grand auteur français contemporain…

A noter que l'émission "ça vous regarde" sur LCP ce soir à 19h45 sera consacrée au "sujet". Je crains le pire, connaissant les qualités d'interviewer d'Arnaud Ardoin, qui pose invariablement ses questions ainsi : "vous en pensez quoi ?"…

Saluons l'intelligence de Patrick Chêne, dans Politique matin sur LCP, qui a donné mission à ses éditorialistes de lire "Soumission" afin de pouvoir en parler lundi prochain: rendez-vous est pris ! Au moins, les commentaires seront faits par des personnes ayant lu le texte.

A lire aussi, un bon article dans Libération en ligne ce matin.

Sur LCP, lors du journal de 22h hier, on a pu entendre Ivan Rioufol (du Figaro) expliquer que Houellebecq était misogyne car (dans le roman) il souhaitait le retour des femmes à la maison et la polygamie. On ne répétera jamais assez qu'il ne faut pas confondre l'auteur et le narrateur ou les personnages : qui songerait à demander à Harlan Coben s'il est favorable au meurtre ? C'est pourtant ce qu'a fait David Pujadas en demandant à Houellebecq hier au journal de 20h s'il était favorable à l'arrivée au pouvoir d'un parti musulman.

Tout ce petit monde fait comme si Houellebecq avait écrit un essai et non un roman… Pourtant, lorsqu'il avait écrit "La Carte et le territoire", nous montrant une France désindustrialisée qui ne pouvait plus faire autre chose que devenir un parc d'attractions pour touristes, personne n'en avait fait un débat sur les positions de Houellebecq sur la mondialisation, sujet pourtant éminemment d'actualité.

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Rien ne vous saute aux yeux dans toutes ces interviews et débats ? C'est qu'ils sont exploités sur le terrain politique, par des journalistes politiques, et qu'on désespère d'entendre (enfin) une critique LITTERAIRE du livre. On se demande pourquoi Houellebecq n'est pas invité - ou du moins annoncé - dans les (rares) émissions littéraires comme La Grande librairie ou Au Field de la nuit ? Pour l'instant, il n'y a guère que la tribune d'Emmanuel Carrère dans le Monde qui se place sur ce terrain, et qui nous rappelle l'existence des romans prophétiques comme "Le Meilleur des mondes" ou "1984" : "Houellebecq partage avec Aldous Huxley une curiosité fascinée pour les phénomènes religieux, avec George Orwell l’horreur de la correction politique." Que M. Carrère soit remercié pour nous rappeler ce qu'est un écrivain et ce qu'est la littérature.

 Bon, je file, j'ai un roman à lire. A bientôt !

09/09/2014

Le Livre sur la place, avec ou sans Valérie ?

Voilà que se profile le Livre sur la place, à partir de vendredi prochain. Invitée pour la deuxième fois, je me réjouis de ce grand moment dans la vie d'un auteur et mon enthousiasme est intact. Je vous y attend donc avec impatience, pour parler de "La Bonne Distance"… ou de tout autre chose qui vous ferait plaisir …

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Je n'ai qu'une seule crainte : que Valérie Trierweiler ait été été invitée secrètement, les longues files de visiteurs qui feraient la queue devant elle ne laisseraient aucune chance aux pauvres auteurs n'ayant pas partagé la vie d'un président de la République.

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Oui, je sais, ça fait un peu jalousie mais je l'assume, ma psy m'ayant dit que c'était un sentiment humain et que le seul problème était non pas de le ressentir mais de le refouler. Il me faudrait environ… 400 ans pour vendre autant d'exemplaires que Mme Trierweiler en 4 jours, à l'allure où je vais, et 940 ans pour vendre les 470 000 exemplaires de son tirage final. Le montant total de ses droits d'auteur estimés frôle les 1 000 000 (oui, vous avez bien lu, un million) d'euros …

J'assume donc le petit dépit que je ressens, à tenter de me faire connaître avec persévérance, à lutter contre le doute ou la déception, à mobiliser autant d'énergie à écrire qu'à trouver des lecteurs, alors que d'autres gagnent en quelques jours de quoi vivre (et donc écrire) pendant 20 ans au moins.

Mais la vraie question est ailleurs : est-ce que j'aurais aimé, pu, voulu, écrire ce livre ? En fait non. Tout va pour le mieux dans le pire des mondes.

chambrot,bonne distance,livre sur la place,nancy,trierweiler

Pour finir, ce patchwork d'auteurs réjouissant : venez nous retrouver le WE prochain sous le chapiteau !

Le Livre sur la place à Nancy : du vendredi 12 au dimanche 14 septembre 2014, de 10h à 19h. Entrée libre.

10/07/2014

Vitrine et chocolat

Imaginez un auteur (moi par exemple) dont les livres ne font l'objet d'aucune critique dans la presse, qui n'est pas vu à la télé dans les émissions "prescriptrices" comme La Grande Librairie et qui est édité chez de petits éditeurs indépendants, très actifs, mais qui ne peuvent rivaliser avec la puissance de feu de Gallimard, Seuil et autres majors. Alors comment se faire connaître ? Avoir une visibilité est indispensable, c'est pourquoi je remercie chaleureusement la Librairie DIDIER, rue Gambetta à Nancy, qui a eu la gentillesse de mettre La  Bonne Distance bien en vue dans sa vitrine !

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Ne croyez pas que je geigne, que je me plaigne lorsque j'évoque les difficultés des auteurs inconnus : je veux simplement expliquer comment cela se passe, et surtout remercier tous ceux qui apportent leur indispensable soutien.

Rien à voir, mais les Editions en Volume ont eu la bonne idée de me faire remplir le questionnaire de Pivot, celui qu'il proposait en fin d'émission à ses invités du temps béni de "Apostrophes". Vous y verrez que j'aime le chocolat à l'absinthe, sans modération.

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Mais outre la provocation réjouissante d'un émerveillement papillaire, ce chocolat possède une vertu tout aussi importante à mes yeux  : un nom majestueux, à la fois mystérieux et sonore, aussi évocateur qu'élégant : Larmes d'absinthe du Val-deTravers. Le Val de Travers… rien que le nom me donne envie d'aller m'y promener immédiatement, et vous ?

04/07/2014

Salon du Livre de Boulay

Une belle surprise que ce Salon de Boulay, les 28 et 29 juin : une organisation impeccable, des bénévoles aux petits soins, faisant circuler toute la journée du café, des gâteaux, des macarons et même du champagne le samedi midi, des cuisiniers talentueux qui nous ont régalés, et des lecteurs venus très nombreux, repartant les bras chargés de livres…

Première sortie officielle de La Bonne Distance, qui m'a permis de belles conversations autour de Michel Houellebecq et des contacts prometteurs.

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J'ai été heureuse de partager ces deux jours avec Benoît Fourchard (La Lune avec les dents, Ed. D'un noir si bleu), Lilyane Beauquel (En remontant vers le nord, Ed. Gallimard) et John Baude (Jours de plomb, Ed. de la Feuille de thé). Merci à eux pour les conversations amicales et toutes les choses partagées.

Merci aussi à la librairie Hisler-Even pour l'invitation d'une centaine d'auteurs de tous horizons.

Ce Salon se conclut par un bel article dans La Semaine (édition de Metz) :

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La saison est maintenant terminée, prochain salon en septembre : Le Livre sur la place.  Vous me retrouverez au stand de la Librairie Didier !

29/05/2014

De la première phrase au rayon de la librairie

Ecrire, c'est un parcours du combattant. Entre l'idée qui se dessine et la première phrase jaillissant de la trépidation impatiente des doigts sur le clavier, se déroule toute la période de recherche documentaire, du carnet de notes où tout arrive en vrac, des heures passées sur internet ou dans d'autres livres, dont la pile se verticalise de jour en jour.

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Ensuite, de la première phrase (jaillissant etc) à la dernière, aussi importantes l'une que l'autre, des mois et des mois de réclusion volontaire. Après cela, laisser reposer, lire et relire encore, retailler ici et là, traquer les fautes, les coquilles, les lourdeurs, les répétitions. Puis laisser reposer. Relire. Encore et encore. Puis vient le temps de la recherche d'un éditeur, des dizaines de courriers portant espérance, de longs mois d'attente déraisonnable traversée par le doute. Si tout va bien, un éditeur téléphone son oui, on exulte. Viennent alors les ultimes relectures et la fabrication. A ce stade-là, on se souvient à peine du commencement des choses. Enfin, le livre sort.

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Et c'est là… que les vraies difficultés commencent.

Sauf à être un mastodonte de l'édition, propulsant ses nouveautés par cartons entiers au moyen d'un diffuseur, figurer en librairie représente pour l'éditeur un travail titanesque : du porte-à-porte avec une valise pleine de livres. Et environ 3 000 librairies en France. Une mission impossible. Un travail de fourmi qui prend du temps, beaucoup de temps. Le raz-de-marée n'est pas en vue, pas même l'inondation, ni l'averse, juste quelques gouttes ici et là.

Il faut saluer l'engagement des éditeurs indépendants, patients et obstinés, et celui des libraires indépendants qui les accueillent.

En Lorraine, on peut trouver La Bonne Distance chez 4 libraires que je remercie chaleureusement :

NANCY       : Librairie DIDIER et librairie L'AUTRE RIVE

METZ          : Librairie HISLER EVEN

LUNEVILLE : Librairie QUANTIN